Ghana, première croissance africaine en 2018?

D’après la Banque Africaine de Développement (BAD) le Ghana passerait de 6,3% de croissance en 2017 à 8,5% cette année. Pour la première fois depuis trente ans le pays redeviendra l’économie la plus dynamique du continent. L’Éthiopie et la Côte d’Ivoire se disputaient le podium ces dernières années mais grâce à une politique économique rigoureuse associée à une remontée des prix de l’or et du pétrole, le pays est parvenu à se hisser à la première place.

La politique économique du Ghana

Rien ne laissait présager une telle croissance car la chute drastique du prix du pétrole, de l’or et du cacao avait fortement affectée l’économie si bien qu’en 10 ans la dette ghanéenne était passée de 30 à 71% de son PIB. Entre le début de la production pétrolière en 2011 et l’année 2016, la croissance économique du Ghana avait chutée de 14 % à 3,5 % (son taux le plus faible en 20 ans) avant de se redresser à 6,3 % en 2017.  À moyen terme, elle devrait grimper à 8,5 % en 2018, pour s’établir à 6,2 % en 2019.

L’impact des élections politiques 2016

Le transfert sans heurt du pouvoir politique après les élections de 2016 a renforcé la légitimité démocratique du Ghana et de son gouvernement. Une des premières actions du gouvernement était d’améliorer l’accès à l’électricité en pérennisant financièrement le secteur de l’énergie. Le gouvernement a ensuite mis un point d’honneur à développer le secteur privé ce qui lui a permis de relancer les secteurs non pétroliers et notamment le secteur manufacturier. Il a créé un environnement propice aux affaires à travers une politique fiscale rigoureuse dans le but d’améliorer la productivité et la perception des impôts.

Résultat, en l’espace d’un an (2016 à 2017):

  • le déficit budgétaire du Ghana a été divisé par deux (8,9 % en 2016 contre 4,7 % en 2017)
  • L’inflation a baissé de 7% (19,2 % en janvier 2016 à 12,2 % en septembre 2017)
  • La Banque du Ghana a réduit son taux directeur de 25,5 % à  21 % (quatrième baisse depuis novembre 2016)

S’ajoute à ceci la création de nouveaux puits pétroliers et gaziers à Tweneboa, Enyenra, Ntomme et Sankofala ainsi que la décision juridique historique prise en 2017 par le Tribunal international du droit de la mer en faveur du Ghana sur le différend frontalier avec la Côte d’Ivoire ouvrent la voie à de nouvelles explorations pétrolières et gazières et à de nouveaux investissements pétroliers.

Le Ghana est un exemple à suivre pour le continent et pas uniquement pour son redressement économique. Il est un modèle de démocratie qui étend désormais sa culture par-delà le monde. De belles perspectives sont à venir…

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