Zone de libre-échange économique africaine, une volonté commune de développement

La mise sur pieds de la zone de libre-échange continentale (ZLEC) représente pour l’Afrique une valeur ajoutée et un nouveau pilier pour le développement des différents pays.

RWANDA-AU-ECONOMY

Sommet de signature de la création de la Zlec à Kigali, UA, mars 2018

Programmé pour regrouper 54 pays, l’accord de création de la Zlec a été ratifié par 24 pays, un nombre suffisant pour lancer la procédure. La zone de commerce panafricaine est opérationnelle depuis le 7 juillet selon l’Union Africaine (UA). C’est au cours du sommet organisé à Niamey que la Zlec a été officiellement lancée.

La Zlec est conçue par l’UA comme un instrument de l’accomplissement du panafricanisme économique. Au sein de ce marché continental l’on retrouve 5 regroupements sous-régionaux à savoir : le Marché commun de l’Afrique orientale et Australe (COMESA), la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté de développement d’Afrique Australe, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale ( CEEAC), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb arabe, la Communauté des Etats arabo-sahéliens.

Une alliance de ces aires économiques permettra de satisfaire un grand marché de plus d’1,2 milliards d’habitants que compte le continent. Une prouesse qui peut être accomplie grâce à des dispositions relatives à l’instauration de la Zlec découlant des réunions des experts de l’UA en 2012, 2014, 2016, et 2018 et épaulés de l’ONU. Les ministres du commerce des pays ayant ratifiés le texte de création de la Zlec sont également mis à contribution. Une rencontre de ces acteurs de la politique économique de leurs pays est prévue pour juin 2019.

Selon les prévisions de l’UA les retombées de la Zlec sont estimées à 7 000 milliards de dollars en 2030. En amont de ces chiffres à atteindre, les pays signataires doivent procéder à des aménagements visant principalement à réduire les entraves et les procédures douanières aux frontières. Les marchandises des différents pays pourront circuler sur un territoire élargi avec un tarif unifié. Cette tarification prend en compte les réalités de ces pays pour favoriser un accroissement des échanges transfrontaliers. Cette mesure a aussi pour but la création de la concurrence dans l’offre de produits dans les pays concernés. Une régulation douanière qui rapportera plus de 34,6 milliards de dollars à l’horizon 2020.

La Zlec veut une amélioration dans la coopération des sous-régions

Une disposition qui est aussi possible par une consolidation des sous-régions à travers des mécanismes de régulation économique. La Zlec est ensuite une opportunité pour faciliter une spécialisation régionale. Les pays ayants une ouverture sur la mer peuvent développer le domaine de l’exportation qui deviendra fortement sollicité. Ils auront des marchandises à acheminer dans tous le continent. Les échanges de biens intra-africains étaient évalués en 2015 à 72,5 milliards de dollars. Un chiffre appelé à s’optimiser avec la Zlec.

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Port de Douala, la principale entrée des produits destinés à l’Afrique centrale, Cameroon report, 2019

Le marché panafricain assure aussi une augmentation de l’offre qui sera qualitative et quantitative. Un souci quantitatif avec un marché élargi qui va permettre une hausse de production de l’industrie africaine. Une recherche qualitative en conformité avec l’amélioration des échanges entre les différents pays, une réduction du taux de chômage due à la croissance industrielle et aussi l’amélioration des procédés de fabrication qui pourront emmener les produits africains à prétendre à un meilleur prix sur le marché international.

La zone de libre échange est en somme une tribune panafricaine pour l’affirmation économique de l’Afrique face aux grandes puissances. « Nous célébrons le triomphe de l’intégration économique audacieuse, pragmatique, et à échelle du continent. Nous lançons le marché commun et commençons le voyage de la transformation pour préserver une prospérité inclusive » se réjouit Albert Muchango, commissaire de l’UA pour le commerce et l’industrie, qui partage l’espoir de l’Afrique de se remettre au-devant de la scène mondiale. Nous espérons juste que la création de ce marché panafricain pourra plus profiter aux entreprises africaines qu’aux multinationales implantées sur le continent.

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