Promoteur du tourisme intérieur à travers des expérience inédites, E-tety veut créer le déclic pour que les Malgaches visitent plus leurs sites touristiques.
Voyage à Isalo, Facebook E-Tety, 2018
La grande île enregistre chaque année des milliers de touristes internationaux mais très peu de nationaux prennent des initiatives pour découvrir le potentiel touristique de leur propre pays. Ceci le constat d’E-tety. La start-up s’est donnée pour objectif de faire naître la fibre aventurière dans le cœur des habitants de Madagascar. « Nous promouvons particulièrement le tourisme domestique Malagasy, étant conscient de son potentiel et son retard par rapport à d’autres secteurs du Tourisme. » affirment les promoteurs.
Sa formule permet à ses clients de se constituer en groupe et de s’enregistrer sur la plateforme. Il leur est ensuite proposé un itinéraire et des activités à mener. Les groupes se retrouvent le jour du voyage et sont encadrés par les organisateurs tout au long de leur séjour. Le rapport qualité prix est le principal atout de cette entreprise face aux autres organisateurs de voyages du pays.
Avec cette plate-forme, ils veulent non seulement développer le secteur touristique mais surtout rendre le tourisme plus accessible aux Malgaches. « À Madagascar, la majorité des opérateurs touristiques priorisent le tourisme international. Ils proposent aussi des prix qui ne correspondent pas au pouvoir d’achat des malgaches qui devraient être les premiers à profiter de la beauté de leur pays et nous voulons y remédier. » affirme Anita Volatsasra, co-fondatrice d’E-Tety.
Crée en 2018, la start-up a remporté la même année le prix de la Start-up Week-end, une initiative qui promeut le tourisme local. E-tety a déjà organisé 2 voyages, à Isalo et à Manambato, qui ont connu une forte participation des populations locales. Ces séjour ont coûté aux participants 150 000 ariary environ 38 euros pour le premier et 350 000 ariary environ 88 euros pour le second. Pour le prochain voyage pour Nosy Be, un coin très prisé par les touristes, il faudra débourser 790 000 ariari, soit 195 euros.
Admirer la nature au cœur de l’aventure, Facebook E-Tety, 2018
Le tourisme représente environ 13% du PIB de Madagascar en 2018. Un chiffre qui peut être revu à la hausse car il ne prend en compte que les touristes étrangers. Toujours en 2018, ils étaient estimés à plus de 200 000 personnes en majorité des Français, Mauriciens, Chinois et Sudafricains. Le gouvernement qui veut franchir le cap des 500 000 touristes a mis en place des mesures de facilitation de l’accès au territoire malgache comme le visa en ligne.
Pour l’obtenir, le demandeur est soumis à un questionnaire concernant son séjour. Le visa peut être demandé pour six aéroports dans le pays. La demande doit être effectuée au moins six mois avant le séjour. Une fois la démarche terminée, il faut compter entre 48 et 78 heures avant de recevoir par mail une autorisation de voyage, à présenter lors de l’arrivée à Madagascar. Les autorités malgaches indiquent que ce nouveau système va permettre « d’enregistrer chaque passager sur une base de données centralisées » et que le but principal recherché est de « fluidifier les points d’entrée et sécuriser le territoire et les passagers ».
Le gouvernement malgache peut également accroitre l’attractivité de ses infrastructures avec la création d’établissements hôteliers aux normes internationales. « Nous voulons ouvrir six clubs dans toute l’île, chacun dédié à un marché. Nous voulons aussi développer l’hôtellerie de luxe, en ouvrant une douzaine d’établissements dans des emplacements idylliques. Nous avons également d’autres projets (golf, marinas, …) que nous allons promouvoir auprès des investisseurs étrangers lors d’un grand forum dédié, à Nosy Be, en juin 2019. » a déclaré le ministre du tourisme, Joel Randriamandrato au magazine l’Echo touristique.
Le potentiel touristique malgache reste peu exploité jusqu’à nos jours à cause du manque d’initiative de promotion d’un tourisme de marque dans le pays. E-Tety à travers sa plateforme apporte sa contribution à ce secteur en suscitant un intérêt pour le tourisme local. Avec un coût réduit il permet aux Malgaches de découvrir les richesses qu’ils ont sous leurs yeux mais qu’ils se refusent parfois d’admirer. Comme pour dire que l’herbe n’est pas plus verte chez le voisin.