La ville ivoirienne de Jacqueville veut changer son parc automobile vétuste pour ce moyen de transport plus respectueux de l’environnement.
Des taxis solaires garés en début de journée, le 360 Afrique, septembre 2018
Les habitants de Jacqueville savourent depuis 2018 les bienfaits des taxis solaires en circulation. Ils sont ravis de ne plus se déplacer dans des taxis brousse déjà abimés par l’usure du temps. En plus ces engins privilégient les destinations en périphérie de la ville ainsi les autres passagers devaient plus patienter. Avec les taxis solaires ils voient leur quotidien amélioré.
C’est Marc Togbé, un ingénieur ivoirien de retour d’un séjour en Chine, qui a eu l’idée de mettre en circulation ces voiturettes. Il a approché un homme d’affaires pour les fonds et le partenariat a rapidement été scellé. La mairie n’a également pas boudé la proposition. « On a l’habitude de voir des taxis-brousse polluer l’atmosphère et l’environnement. On s’est dit que si on pouvait les remplacer par des voiturettes solaires » » ce serait mieux, se réjouit Joachim Beugré, maire de Jacqueville.
Les nouveaux taxis sont des tricycles à quatre places, dotés d’une plaque solaire sur leur toit. Ils sont chargés pendant la nuit par l’unité de captage solaire dont dispose l’entreprise. En circulation, ils ont une autonomie de 140 km grâce à l’appui de la plaque sur le toit. La vitesse maximale est également réglée à 50 km/h pour éviter que leurs batteries ne se déchargent plus vites. Quand les tricycles se déchargent ils repartent à leur base, cette fois leur batteries sont simplement changées par d’autres déjà pleines. Un système qui permet de ne pas faire attendre les clients, qui sont de plus en plus nombreux.
Un client empruntant un taxi solaire, Stéphanie Aglietti, octobre 2018
Selon le promoteur, la dizaine de conducteurs transportent entre 500 et 1000 passagers par jour. En majorité des jeunes, ces taximen font tout leur possible pour répondre aux nombreuses sollicitations. « Dès six heures du matin, nous sommes à pied d’œuvre, pour finir aux environs de 22 heures voire minuit les weekends », explique Philippe Aka Koffi, chauffeur depuis cinq mois. Marc Togbé emploie aussi des mécaniciens chargés de la maintenance des voiturettes.
Cette ruée des habitants vers ce mode de transport est aussi dû à son coût. Ils ne déboursent que 100F par course au lieu de 200F pour les « woro woro », appellation locale des taxis brousse. L’absence de bruits de moteur n’est pas également pour leur déplaire. Le seul souci apparent pour certains est la dimension trop minimaliste des voitures. Un détail insignifiant pour d’autres qui privilégient leur usage pratique et rapide dans la ville.
La mise en circulation des taxis solaires à Jacqueville a facilement été acceptée par la mairie de cette ville parce qu’elle cadre aussi avec son projet de développement durable. Situé à une cinquantaine de kilomètres d’Abidjan, la ville côtière veut devenir un point incontournable du tourisme abidjanais. Une ville nouvelle écotouristique est prévue à quelques kilomètres du site actuel et s’étendra sur 240 hectares. Elle sera près des cocotiers et de l’océan pour attirer le maximum de touristes. Le coût du projet est de 6 milliards de francs.
Un engagement écologique de Jacqueville que Marc Togbé espère aussi retrouver dans les localités de Korhogo et d’Odiéné situées dans la partie nord du pays. Une zone réputée pour son ensoleillement.
Un transport en commun plus respectueux de l’environnement et pratique pour les usagers, c’est le but des taxis solaires de Marc Togbé. Une initiative valorisée par la localité de Jacqueville qui a décidé de réduire ses émissions polluantes. La lutte pour la préservation de l’environnement pourrait être le combat de chaque Africain au quotidien pour que le continent ne soit plus le premier touché par les aléas climatiques.