Des milliers de maliennes sont appuyées par des programmes de la filière karité et ont pu améliorer leur quotidien grâce aux revenus du commerce équitable.

La superficie exploitée par les productrices de karité était évaluée à 20 millions d’hectares en 2017 au Mali. Une valorisation des terres encadrée par des programmes gouvernementaux et privés. Au fil des années des initiatives sont lancées pour relever la chaîne de valeurs de cette exploitation dont les principaux acteurs sont des femmes. Localisées en majorité en zone rurale, ces femmes ont vu leurs revenues augmenter avec le karité. Dans des coopératives et des Groupements Intercommunaux (GIC), elles sont régulièrement entretenues sur les bonnes pratiques de transformation de l’amande de ce fruit.
Pour une production annuelle de 200 tonnes, toujours en 2017, plus de 40% a été localement transformée par les groupements de femmes. Le développement du commerce dit équitable par les entreprises internationales qui achètent ce produit a aussi encouragé les femmes à plus produire.
Le coût du kilogramme d’amande a également été revu à la hausse. En 2016, PNS Bourgogne, une entreprise française a formé plus de 1500 femmes du villages Mékoungo à se convertir à la transformation du beurre de karité. Cette huile végétale est utilisée par la population pour des soins capillaires et corporels mais aussi pour la préparation de certains plats traditionnels.

Aujourd’hui l’on observe un engouement des jeunes femmes à plus explorer les vertus de ce karité qui est tant recherché par les grandes firmes cosmétiques. Adam Soreya Sylla est l’une de ces entrepreneures qui a déniché le potentiel du beurre de karité. Elle a développé la gamme Soreya Garden constituée de plus de 15 produits dérivés du beurre de karité. Des savons, des laits hydratants, des huiles de massage, des shampoings, des crèmes antirides et bien d’autres produits. Ses produits connaissent du succès auprès des jeunes filles qui recherchent désormais des produits bio à Bamako, où est implantée sa boutique. Elle vend en moyenne 300 pots par mois, équivalent de sa production car elle les fabrique elle-même. La demande est grandissante.

La jeune femme de 33 ans ne regrette pas d’avoir lancé cette affaire qui fait profiter des biens faits du beurre de karité. Elle découvre les propriétés thérapeutiques de ce produit quand elle est atteinte par une maladie de la peau étant encore enfant. Les produits prescrit à l’hôpital n’ont pas trop d’effets sur le psoriasis dont elle souffre, une maladie inflammatoire chronique de la peau en partie expliquée par un dérèglement du système immunitaire induisant une accélération du cycle de croissance des cellules de la peau.
L’entourage de ses parents propose d’essayer le beurre de karité pour ses propriétés apaisantes. Le diagnostic est exact et Soreya guérie. Depuis ce jour elle ne se sépare pas de son « produit miracle ». Son cursus de juriste et le fait d’exercer dans un cabinet d’avocat ne la détournent pas de sa belle histoire aux couleurs du karité.

Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons, c’est la pensée qui guide les initiatives de production de karité actuellement au Mali. Des projets de cette filière qui ont conduit à une autonomisation financière des femmes, l’une des couches de la société la plus touchée par la pauvreté en Afrique. La filière karité est également devenue un secteur pourvoyeur d’emplois pour les jeunes qui souffrent du chômage.