Le Sénégal et 4 pays du Maghreb veulent protéger leurs arts culinaires et les faire reconnaitre comme une richesse de l’humanité entière.

Le riz au poisson du Sénégal, Thièbou dieun et le « couscous » de l’Afrique du Nord ont fait du chemin depuis leur apparition dans les cuisines africaines. Ces mets se retrouvent désormais sur les cartes de grands restaurants à travers le monde. C’est cette expansion mondiale qui a incité ces pays à entamer une démarche auprès de l’UNESCO pour leur inscription au patrimoine immatériel de l’humanité.
En avril 2019, pendant la période du Festival de jazz de Saint-Louis, qui regroupe des milliers de personnes, les responsables du patrimoine sénégalais ont organisé une séance de réalisation et de dégustation du Thiébou dieun. L’objectif de la rencontre était de proposer ce savoir-faire culinaire ancestral pour son inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO.
L’engouement de cette ville à défendre ce mets provient du fait que les origines de la recette actuelle de ce plat national se retrouvent à Saint Louis. Le mets ne connait un réel succès seulement quand une habitante de Saint Louis nommé Penda Mbaye en révolutionne la préparation. Elle y met des légumes colorés et réajuste le dosage d’ingrédients pour sublimer le plat de riz brisé au poisson. Son nom est aussitôt associé à la recette. Jusqu’aujourd’hui l’on parle de Thièbou dieun Penda Mbaye, pour nommer celui de Saint Louis.
La ville veut aussi contrer d’autres pays de l’Afrique de l’ouest qui réclame une recette de riz au poisson, appelée « Djolof rice », et ayant des similitudes avec celle sénégalaise. L’île de Saint Louis, elle-même inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 2000, veut ainsi un peu plus développer sa popularité et attirer plus de touristes à travers le monde. Pour le moment le comité mis en place pour constituer le dossier de candidature se concerte pour présenter des arguments solides à l’institution onusienne.
Quant au Maroc, à la Tunisie, à l’Algérie et à la Mauritanie, ils se sont alliés en avril 2019 pour réclamer la paternité du couscous. Le dossier, dénommé « Savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous », a été déposé à Paris au nom des pays du Maghreb.

Une union de ces pays pour la candidature saluée par le représentant de l’Unesco en France. Le verdict de la candidature devrait être donné en 2020 après la réunion du comité de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’institution onusienne en décembre 2019 à Bogota.

Le couscous maghrébin et le Thiébou dieun sénégalais entendent faire partie de la douzaine de recettes et de techniques culinaires inscrites au patrimoine de l’UNESCO. Une short liste sur laquelle le seul représentant africain est le « Nshima », un met zambien inscrit depuis 2013. La prestigieuse liste est dans le viseur de l’Afrique, qui décèle de plus en plus l’importance du tourisme culinaire.