« Song Queen », un opéra en Pidgin made in Nigeria ?

Helen Epega, l’artiste qui porte cette nouvelle tendance musicale veut toucher et communiquer à travers ce rythme avec tous les Africains.

Helen Epega lors d'une représentation, The Gardian Nigeria,

Helen Epega lors d’une représentation de « Song queen », The Guardian Nigeria

Voix puissante et performances surprenantes, des atouts qui sont toujours remarqués par les spectateurs qui assistent aux représentations d’Helen Epega. Son style vestimentaire et son instrument d’accompagnement, un tambour métallique, font la singularité de cette nigériane, fan d’opéra.

Elle a entrepris depuis 2013 de transmettre au monde sa passion pour ce genre dans une langue qu’elle affectionne, le pidgin. Un mélange de langue anglaise et de dialectes locaux. Cette langue est très utilisée dans le pays qui compte plus de 500 langues locales. Dans cette multiplicité ethnique, le pidgin apparait comme une langue véhiculaire de premier choix. Il est parlé par plus de 75 millions de personnes dans le pays qui compte 190 millions d’habitants.

La langue est également un moyen pour les moins lettrés et les intellectuels de se comprendre. Dans les lieux de regroupement communautaire et dans les centres commerciaux, ce parler est très utilisé. C’est pour toucher cette multitude qu’Helen Epega veut chanter en pidgin. « Non seulement, on peut s’exprimer à travers ce langage, mais c’est plus qu’un moyen de communication : c’est un outil d’unification. » explique la chanteuse.

La jeune femme veut également abolir la conception élitiste qui s’est forcée autour de l’opéra. La « Vénus des feux de brousse », comme elle se fait appeler entend aussi briser la barrière culturelle entre les salles d’opéra et la culture africaine. Une exploration de la richesse africaine cosmopolite qu’elle essaie pour la première fois en Afrique dans la ville sudafricaine du Cap. La réussite de cette représentation la met en confiance pour commencer son périple musical dans son pays.

L’opéra « pidginisé » reçoit un bon accueil au bercail et réjouit les Nigérians. En avril 2019, au Festival des Tambours africains d’Abeokuta, dans l’état d’Ogun, ses spectateurs ont également été conquis. « Elle chante dans notre langue, c’est vraiment quelque chose d’unique. » s’enthousiasme un spectateur.

Helen Epega, décrit sa musique comme une célébration de l’amour, de la terre, aux couleurs africaines. Elle s’est attaquée à un genre musical pas commun au continent qu’elle parvient à africaniser avec le pidgin et à diffuser au monde pour bousculer les canons de cette musique classique rigide.

 

 

 

 

 

 

 

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