Que savez-vous de ceux qui sont appelé à servir les plus hautes fonctions de l’Etat dans leur pays? Ceux qui ne partent pas de leur gré se retrouvent souvent en exil, emprisonnés ou finissent par perdre leur la vie.
Mais pour les autres, ceux-là qui font passer l’intérêt de la nation avant leurs ego personnels une reconversion est possible. Certains continuent à servir leur continent tandis que d’autres préfèrent le calme et l’isolement…
De nombreux présidents mènent une vie active au niveau international.
Pierre Buyoya, Burundi (1987-1993 puis 1996-2003)

Né en 1949 au Burundi, Pierre Buyoya est un officier de l’armée burundaise et homme politique qui a dirigé son pays à deux reprises. Il est à l’initiative des accords de paix d’Arusha signés en Août 2000 et qui ont mis fin à la guerre civile au Burundi.
A la fin de chacun de ses mandats il a été observateurs pour de nombreuses élections en Afrique pour les comptes de L’organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). En 1994, il est observateur lors des premières élections présidentiels post apartheid en Afrique du Sud qui verront Nelson Mandela arriver au pouvoir. En 2004, il de nouveau observateur en Guinée-Bissau cette fois ci pour les législatives avant de d’y retourner en tant que chef des observateurs pour les présidentielles de 2005. Il enchaîne ensuite avec les présidentielles du Congo en 2006 puis les législatives et les présidentielles de Mauritanie respectivement en Novembre 2006 et Février 2007.

L’OIF le nomme chef de mission politique pour le rétablissement su dialogue en République centrafricaine en 2007 puis chef de Mission d’information en Mauritanie en 2008 après le coup d’État.
Pierre Buyoya a également été president de la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), de l’organisation du bassin de la KAGERA et de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Il vit desormais au Mali et depuis 2012 il haut représentant de l’union Africaine pour le Mali et le Sahel et aide à la résolution de la crise malienne.
Olusegun Obasanjo, Nigéria(1976-1979 et 1999-2007)
Olusen Obasanjo est un militaire qui a dirigé le pays à deux reprises. Comme prévu dans la constitution nigériane qui cumule à deux le nombre de mandats présidentiels, Obasanjo ne se représente par en 2007 et son dauphin Umaru Yar’Adua lui succède malgré une élection contestée.
Après la présidence il se lance dans les affaires avec sa ferme de poulet « Obasanjo Farms» avant de se lancer à l’internationale. Depuis 2008, il est membre l’Africa Progress Panel, une fondation basée à Genève et à l’époque présidée par Kofi Annan. En Novembre de la même année, il affirme son statut de médiateur et est nommé comme envoyé spécial de l’ONU chargé de la crise congolais. En 2017, ce sera cette fois en Côte d’Ivoire entre Ouattara et Guillaume Soro.

Abdou Diouf, Sénégal (1980 à 2000)
Abdou Diouf dirige le Sénégal pendant 20 ans avant d’être battu par Wade en 2000. Défaite qu’il accepte et se retire de la vie politique de son pays. Après sa présidence il mène une grande carrière internationale.

D’abord Secrétaire Général puis Directeur de la francophonie, il a dirigé l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF) de 2003 à 2015. Dans ce cadre, il a coordonné et managé l’ensemble des institutions et opérateur utilisant le français à savoir l’Assrmblee Parlementaire de la Francophonie, l’Agence Universitaire de la Francophonie, TV5 Monde, l’OIF et l’université Senghor d’Alexandrie.
Aujourd’hui âgé de 84 ans, il se repose au Sénégal.
D’autres présidents se lancent dans les affaires, la vie associative ou encore animé de nombreux colloques et conférences.
Pédro Pires, Cap-Vert (2001 à 2011)
Pédro Pires est un vétéran de la lutte contre la colonisation portugaise en Guinée-Bissau et au Cap-Vert. Leader du Parti Africain pour l’Indépendance du Cap-Vert (PAICV), il est d’abord premier Ministre de son pays de 1975 à 1991 avant d’être élu en 2001.
En 2006, il est réélu pour son deuxième et dernier mandat et remporte les élections avec 50,98% des voix face à Carlos Veiga, son ancien premier Ministre.

En 2011, Il reçoit le prix Ibrahim pour l’excellence de son leadership en Afrique et son engagement en faveur de la démocratie. Le prix venait féliciter le fait qu’il ne se représente pas et n’essaie pas de changer la constitution pour briguer un autre mandat.
Il passe sa retraite dans la capitale du pays, Praia et anime régulièrement des conférence à travers le continent. Il mènent également des missions d’observations électorales et participe à des colloques.
Nelson Mandela, Afrique du Sud (1994 à 1999)

On ne le présente plus. C’est l’un des dirigeants historique de la lutte contre l’apartheid qui était un système politique institutionnel de ségrégation raciale.
Après 27 ans en prison, il est libéré le 11 Février 1990 et reçoit trois ans plus tard le prix Nobel de la paix pour avoir participer à mettre fin pacifiquement au régime de l’apartheid et avoir posé les bases de la démocratie.
Un an plus tard, il devient le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Sa priorité est de réconcilier les Noirs et les Blancs.
Après un mandat, il se retire de la vie politique mais continue de soutenir l’ANC (son parti politique) qu’il n’hésite pas à condamner lorsqu’il le faut. Il a consacré le reste de sa vie aux associations pour la lutte contre la pauvreté, le SIDA et le panafricanisme.
Certains chefs d’État continuent cependant de nourrir ses envies de pouvoir… Un retour en politique?
Joseph Kabila, RDC (2001 à 2018)
Josep Kabila succède à son père après son assassinat en 2001. Il a déclaré vouloir se reposer dans sa ferme de Kingakati dans la périphérie de Kinshasa mais laisse planer le doute sur un potentiel retour de sa part en 2023. Lors d’interviews accordées aux agences Assiocated Press (AP) et Reuters il a répondu à la question d’un potentiel retour de sa part.

Je ne vais rien exclure dans la vie! Tant que vous êtes en vie et que vous avez des idées aussi fortes que la vôtre, une vision, vous ne devriez rien exclure.
Joseph Kabila
L’autre partie de ces anciens chargés de gouvernement aspire cependant à un retraité paisible, dans l’intimité et la discrétion et se consacrent à l’écriture.
Ellen Sirleaf, Libéria (2006 à 2018)

Ellen Johnson Sirleaf est la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un pays africain. Elle a marqué l’histoire de son pays mais également du continent par son leadership et la qualité de sa gouvernance.
Malgré un bilan mitigé sur les plans économique et social, elle a su maintenir la paix dans un pays dévasté par de nombreuses années de guerres civiles et de corruption et assurer la première transition politique de son pays depuis 1944.
Elle a remporté le prix Indira Gandhi de la paix en 2007, le prix Nobel de la paix en 2011 pour sa lutte non violente pour la sécurité et les droits des femmes et a été lauréate 2017 du prix Ibrahim pour sa « gouvernance exceptionnelle ».
En Novembre 2017, elle ne se représente pas aux élections et entend mener une retraite paisible.
Cette économiste est aussi auteur de nombreux livres et a récemment publié une tribune encourageant les dirigeants africains à laisser la main aux nouvelles générations.
Alpha Oumar Konaré, Mali (1992 à 2002)

Comme convenu dans la Constitution, Alpha Oumar Konaré ne s’est pas représenter au terme de son deuxième mandat. Amadou Toumani Touré le remplace en 2002 et un an plus tard il est élu président de l’Union Africaine lors du sommet de Maputo.
Depuis sa retraite en 2008, il passe une retraite tranquille au Mali, a publié de nombreux livre et demeure un observateur de la politique de son pays.